Procès loup : verdict le 24 avril

Procès loup : verdict le 24 avril

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Hier 10 avril, le procureur de la République, Robert Bartoletti, a réclamé 800 € d’amende chacun contre Denis Dupérier, éleveur, accusé d’avoir tué un loup le 1er juillet 2005, et son frère Pierre Dupérier, maire de la commune de Jarsy (73) , accusé d’avoir transporté une espèce protégée. Verdict le 24 avril à 14h.

Parties civiles

  • Ferus
  • ASPAS
  • SPA
  • FNE
  • Fondation Brigitte Bardot
  • Fondation assistance aux animaux
  • ONCFS Service Départemental de Garde de Savoie

Objet
Destruction d’espèce protégée ; l’ Aspas porte également plainte pour chasse sans permis et en période prohibée.

Les faits
Un cadavre de loup (mâle de 30 kg, un peu plus de 2 ans) est retrouvé au matin du 2 juillet 2005 dans un sac poubelle devant la maison de la Nature et de la Réserve de Chasse de la commune d’Ecole en Bauges par un des responsables ONCFS de cette réserve.

La veille au soir, Denis Dupérier, chevrier, prévient son frère Pierre, maire de la commune de Jarsy, qu’il a tué une drôle de bête qui pourchassait avec insistance quelques-unes unes de ses chèvres restées proches de la ferme. Très tôt le lendemain Pierre Dupérier se rend donc sur place, récupère le cadavre, le descend au village et le dépose dans le jardin de la maison de la Nature.

Denis Dupérier est alpagiste sur ce site de Margériaz depuis plus de 20 ans, de juin à octobre – commune de Aillon le jeune. Il possède 150 chèvres et quelques vaches, il fabrique du fromage sur l’alpage. Il n’est pas chasseur et n’a pas de permis. Son troupeau ne bénéficie pas de moyens de protection.
Malgré le relevé de plusieurs indices depuis quelques temps, la présence du loup n’est pas encore officielle dans les Bauges (Savoie).

En ce début d’estive 2005, il lui manque 3 chèvres mais aucun constat n’a été réalisé puisque qu’il n’y a aucun cadavre. Les bêtes sont perturbées depuis plusieurs soirs. En fin de journée, alors qu’il fauche devant la ferme, un « chien » rode autour de quelques chèvres restées proches des bâtiments. Il crie, ses chiens aboient violemment, l’animal ne semble pas trop effrayé, il tire deux coups de fusil calibre 12 dans sa direction pour l’effaroucher : l’animal s’en va mais revient un peu plus tard et se met à courser sérieusement 3 chèvres, il lui tire dessus avec sa carabine et l’atteint en un seul coup à 107 m. Il couvre l’animal d’une tôle pour le protéger pour la nuit et prévient son frère Pierre que, croyant tirer sur un chien, il a tué un drôle d’animal.

Les gendarmes retrouvent devant la ferme les 2 cartouches de 12 et une douille de balle de carabine remise par Denis Dupérier. Le fusil 12 ne présente pas de trace de poudre ni d’odeur récente.

L’autopsie du loup confirme l’origine italienne de l’animal et la mort très récente par balle.

Selon l’ONCFS, « un tir de cette qualité est techniquement improbable » (distance, tombée de la nuit, configuration : animal à mi-pente en mouvement, carabine sans lunette, tireur sans appui, angle d’incidence faible entre entrée et sortie de la balle caractéristique d’un tir à plus faible distance).
Dans tous les cas, Denis Dupérier n’avait pas de compétences ou de prérogatives pour détruire un animal qu’il soit chien ou loup (le tir de chiens divagants par un particulier est interdit).