Protection des troupeaux et conditionnalité des indemnisations : l’arlésienne des estives

Protection des troupeaux et conditionnalité des indemnisations : l’arlésienne des estives

© Eric Durr
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CAP – Ours Coordination Associative Pyrénéenne pour l’Ours – Pyrénées, Pays des Hommes, Pays des Ours – Communiqué de presse, 7 avril 2021


En France, seuls les dégâts causés par les grands prédateurs sauvages protégés (ours, loups et lynx) sont systématiquement indemnisés par l’Etat.

Depuis 2019, la Commission Européenne impose aux états de l’UE une contrepartie minimale pour pouvoir indemniser ce type de dégâts : des protections doivent être mises en place préalablement.

Un certain nombre d’estives pyrénéennes (majoritairement en Ariège) étant à la traîne pour la mise en place a minima des moyens de protection, elles ont bénéficié d’un report de 2 ans lors de la publication du décret ministériel de juillet 2019.

Ce délai dérogatoire n’ayant visiblement pas été mis à profit, l’Etat vient de publier, le 19 mars dernier, une nouvelle version du décret, s’apparentant à une fuite en avant : jusque fin 2022, les éleveurs pyrénéens sans moyens de protection installés pourront être indemnisés…s’ils promettent d’étudier des moyens de protection (sic !).

Ce deuxième report de fait, devant la mauvaise volonté de certains groupements pastoraux, suscite quelques évidentes questions :

  • Quelle sera la réaction de la Commission Européenne devant cette nouvelle reculade qui reporte aux calendes grecques la mise en place effective de moyens de protection ?
  • Est-ce vraiment la bonne méthode pour inciter à la mise en place concrète de moyens de protection sur les estives pyrénéennes ?

Cas d’école, l’estive ariégeoise cumulant le plus grand nombre de pertes depuis de nombreuses années n’utilisait toujours ni chien de protection ni parc de regroupement nocturne en 2020 …

Aucune assurance privée n’indemniserait un assuré qui ne met pas en place un minimum de protections contre un risque connu et prévisible.

Cette gestion qui ne participe ni à améliorer la cohabitation ni à restaurer cette espèce menacée est-elle vraiment la meilleure manière d’utiliser des fonds publics ?


Les associations membres de CAP – Ours :

Altaïr Nature, Animal Cross, Association Nature Comminges (ANC), Comité Écologique Ariégeois (CEA), Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées (CIAPP), FERUS (Groupe Loup France/ARTUS), Fonds d’Intervention Eco- Pastoral – Groupe Ours Pyrénées (FIEP), France Nature Environnement (FNE), France Nature Environnement Hautes Pyrénées (FNE 65), France Nature Environnement Midi- Pyrénées (FNE Midi-Pyrénées), Nature en Occitanie, Pays de l’Ours – Adet (Association pour le Développement Durable des Pyrénées), Société d’Etude de Protection et d’Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest – Pyrénées-Atlantiques (SEPANSO 64), Société nationale de protection de la Nature (SNPN), Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), Sours, WWF France.