Protocole d’intervention contre les loups 2011-2012 : 6 loups peuvent être abattus

Protocole d’intervention contre les loups 2011-2012 : 6 loups peuvent être abattus

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Loup de lignée italienne © V.Vignon

Le 13 mai 2011 sont parus au Journal Officiel l’arrêté du 9 mai 2011 fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus) et l’arrêté du 10 mai 2011 fixant le nombre maximum de spécimens de loups (Canis lupus) dont la destruction pourra être autorisée pour la période 2011-2012.

Le nombre total maximum de loups pouvant être tués est de 6. Les départements concernés sont les suivants : Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Drôme, Isère, Pyrénées-Orientales, Savoie, Haute-Savoie et Var.

Commentaires de FERUS :

art 2 : le nombre maximum de loups qui peuvent être légalement détruits est de 6, comme en 2010. Nous avions réclamé la reconduction de ce « plafond » que certains auraient voulu voir à la hausse. FERUS approuve la disposition qui déduit de ce chiffre maximum les loups braconnés.

art 7 : nous ne sommes pas d’accord pour inclure les Pyrénées Orientales dans les départements où l’on peut tirer sur des loups. Il s’agit d’une zone de nouvelle colonisation, extrêmement fragile puisqu’il n’y a pas de reproduction constatée et très peu de loups. Tuer un animal dans ces zones équivaut à faire obstacle à la réoccupation par le loup des habitats naturels qui lui sont favorables, un des objectifs de la directive européenne et du plan national loup en vigueur. Le projet de texte initial comportait le Cantal, zone de nouvelle colonisation également : nous avons réclamé son retrait et nous avons eu satisfaction.

chapitre 2 : FERUS approuve le maintien, pour les tirs de défense, de leur limitation, quand aucun lieutenant de louveterie n’intervient, à une seule personne à la fois armée d’une arme à canon lisse (fusil de chasse), tirant à 40 mètres maximum. Les opposants au loup réclamaient l’emploi d’armes à canon rayé, pouvant tuer un animal à 300-400 mètres.

chapitre 3 : nous ne sommes pas d’accord avec les tirs de prélèvements qui consistent à tuer des loups « pour faire du chiffre », loin des troupeaux. Il s’agit de donner des gages aux adversaires du loup et de soi-disant « faire baisser la pression ». Il est très peu probable que cette pression retombera, ne serait-ce que parce que les loups n’auront pas été tirés par les éleveurs (les victimes) mais par des tiers, en dehors du contexte des alpages. Et que les attaques se poursuivront, voire augmenteront comme on l’a constaté il ya deux ans après l’abattage d’une louve alpha.

De toute manière tuer un animal appartenant à une espèce protégée n’a de sens que si l’on obtient ce faisant une amélioration de la situation des victimes, et/ou un changement de comportement de l’espèce en question. Un tir de prélèvement réussi n’éduquera en rien les loups survivants et ne leur fera pas craindre davantage de s’attaquer aux moutons. S’il atteint un membre d’une meute il ne fera pas diminuer la pression sur les troupeaux de la ZPP et ne réduira en rien l’obligation de surveiller le bétail jour et nuit.

Arrêté du 9 mai 2011 fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus) :

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