Communiqué des associations FERUS et Pays de l’Ours-Adet, 10 avril 2020
Révélée par son collier-GPS, l’immobilité prolongée de l’ours Cachou a interpellé les agents ruraux catalans qui, se rendant sur place, ont découvert son cadavre le 9 Avril 2020 sur la Commune de Les (Val d’Aran).
La cause de la mort est pour l’instant inconnue, la dépouille a été transférée à l’Université autonome de Barcelone où le service d’écopathologie de la faune sauvage doit pratiquer une autopsie.
Cachou était un ours mâle de 5 ans, qui avait une importance particulière : unique descendant de l’ours Balou, lâché à Arbas (31) en 2006, il portait un patrimoine génétique différent du reste de la population et constituait un espoir pour l’avenir de l’espèce dans les Pyrénées.
Sa disparition sans descendance (connue) renvoie à la grande fragilité de la population pyrénéenne d’ours, notamment du fait d’une diversité génétique insuffisante.
Les associations Pays de l’Ours-Adet et FERUS demandent au gouvernement français
- d’intervenir auprès des autorités espagnoles et catalanes afin que la cause de la mort de l’ours Cachou soit établie et rendue publique ;
- d’actualiser l’étude sur le statut de la population d’ours, comme prévu dans le Plan Ours 2018-2028, et de poursuivre la restauration de la population, en respectant enfin les préconisations des scientifiques : lâcher suffisamment d’ours pour minimiser les risques d’extinction de l’espèce.
L’absence de reproduction de Sorita lâchée en 2018 et la mort de Cachou montrent en effet que l’on ne parviendra pas à restaurer réellement la population d’ours en continuant à négliger systématiquement les préconisations, pourtant minimales, des experts1.
La restauration d’une population viable d’ours est une obligation légale de la France en regard de la législation européenne, Pays de l’Ours-Adet et FERUS feront le nécessaire pour qu’elle soit respectée.
Source avec photo : https://www.conselharan.org/agents-de-miei-ambient-deth-conselh-generau-daran-trapen-mort-ar-os-cachou-en-municipi-de-les/
(1) En 2013, le Museum National d’Histoire Naturelle de Paris avait préconisé de lâcher a minima 6 femelles dans les Pyrénées. Seules deux l’ont été, en 2018.