Les populations de lynx sont suivies régulièrement par le réseau Lynx, un réseau de correspondants formés par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage. Tous les ans, le réseau Lynx édite un bulletin, le seul document d’information générale sur le suivi de l’espèce en France.
Petite analyse du dernier bulletin lynx du réseau :
D’un point de vue national, nous avons une population principale située dans le massif jurassien et deux populations secondaires, dans les Vosges et dans les Alpes.
Pour la première fois depuis le suivi de l’espèce en France, on assiste à un recul spatial du Lynx. L’espèce a perdu 12% de son espace occupé sur le territoire : 5 % sur le massif jurassien, 13% dans les Vosges et 25% dans les Alpes.
En parallèle, l’aire de présence régulière a augmentée dans le Jura de 13% alors que du côté vosgien elle a diminuée de 10% et dans les Alpes de 3%.
Les aires de présence récente ont augmenté dans les Vosges de 27% alors que dans les Alpes elles ont diminué de 18% et de 45% dans le Jura.
L’augmentation des aires récentes serait peut être liée au phénomène de dispersion, mal connu, qui serait plus vaste que d’habitude.
Dans le Jura :
La population s’est établie suite au programme de réintroduction, dans les années 1970, en Suisse et constitue l’une des plus belles d’Europe occidentale.
On assiste à une consolidation du cœur de la population même si la colonisation de nouveaux territoires semble être moins dynamique. Il y aurait entre 108 et 173 individus sur ce Massif.
Dans les Vosges :
La population est issue d’un programme de réintroduction amorcé en 1983 et terminé en 1993. Durant ces 10 années, 21 lynx avaient été relâchés. Seuls 4 femelles et 6 mâles ont survécu pour fonder la population actuelle.
L’aire de répartition dans les Vosges est en net recul sur cette période. Est-ce seulement une évolution ponctuelle ou une vraie tendance?
Nul doute que le braconnage sur le Massif n’est pas étranger à cette chute. La question est de savoir si le seuil de transmission génétique est toujours atteint parmi les lynx vosgiens.
Le bulletin annonce une population comprise entre 19 et 30 individus, cependant, ce chiffre est probablement surévalué et on aurait moins de 15 individus présents sur le Massif. De plus, c’est une population désorganisée sur de grands espaces.
Dans les Alpes :
La colonisation des Alpes est probablement le fait des individus jurassiens. Cette colonisation Nord-Sud se fait par des individus en dispersion, en quête d’un nouveau territoire.
L’aire de présence régulière est stable et montre une implantation au nord des Alpes. La prospection de territoire propice à leur installation pousse les lynx vers la région de Grenoble mais pas au-delà.
On compterait entre 14 et 22 individus dans les Alpes.
La situation du lynx en France se stabilise dans le Jura et dans les Alpes alors que dans les Vosges la situation atteint un seuil critique.
Pour la population vosgienne, un des enjeux est la reconnectivité interne du Massif mais aussi la reconnectivité avec le massif du Jura pour permettre une éventuelle remontée des lynx jurassien.
Anthony Kohler pour FERUS
Lire aussi :
– Création d’un réseau local de FERUS dans les Vosges (février 2012)
– Abondance et densité du lynx dans le centre du Jura suisse durant l’hiver 2010/2011 (novembre 2011)
– Le bulletin du Réseau Lynx n° 17 (novembre 2011)
– Procès lynx : Louis Simplet condamné (septembre 2011)
19 commentaires sur “Qu’en est-il des populations de lynx en France?”
Bonjour, en reprenant notre voiture hier soir après une randonnée dans le Bugey (jura sud, département de l’Ain), nous avons eu l’immense surprise de voir un lynx devant nous . Sur une route très isolée mais proche d’un village. Il marchait suffisamment tranquillement de sa démarche de félin, avant de bondir vers la forêt pour qu’on ait eu le temps de l’identifier! Nous avons eu la sensation d’assister à un spectacle exceptionnel ! Est il intéressant de signaler sa présence quelques part?
Merci de me répondre
Instinctivement ne le voyant plus je me suis retourné il avançait dans ma direction,dans mon dos à 6/7 mètres avec la même démarche qu’un chat qui chasse…
Ma surprise a fait place à la crainte face à ce félin de grande taille qui ne semblait pas jouer,j’ai donc crié en tappant des mains ,il a sauté dans le ravin,je ne l’ai pas revu.
Bonjour, je tien à signaler à titre informatif que je me suis retrouvé face à un lynx en février 2000 en pleine neige entre Auon et St Étienne de Tinée.
C’était sur un chemin entre les sapin,ce lynx a eu un comportement étonnant ,il était face à moi lorsque je l’ai vu ,en une fraction de seconde il avait disparu et
Moi j’en ais vue 1 sud charente dans l’hiver 20015/2016 je l’ais vue pas longtemps mais jai remarquer ses oreilles avec ses poiles qui pate en pointe au decu
un projet de réintroduction dans la region nord pas-de-calais picardie ?
Étant cycliste amateur , j ai eut la très bonne surprise de croiser un lynx ce matin !!!
Cette rencontre magique a eut lieu sur les pentes du Grand Colombier dans l’Ain …
Un moment qui sera pour très longtemps dans ma mémoire
Dans l’indifférence générale le lynx a disparu dans les Pyrénées c’est très triste et il va disparaître dans les Vosges victimes de la mentalité arriérée de quelques braconniers et de la négligence de l’État qui devrait être sanctionné par l’Union Européenne.
Oui à la réintroduction du lynx et à plus d’purs dans les Pyrénées et sa réintroduction dans les Alpes françaises.
les réintroductions de prédateurs,dont le lynx boréal ou le lynx ibérique, dépendent d’une véritable volonté politique; créer des parcs nationaux ou régionaux sans préfigurer des couloirs de déplacement de la faune sans qu’ils soient ,ou écrasés, ou braconnés,semble inutile: exemple: les
2 loups qui se courent après dans le massif de la sainte baume(var);le nouveau parc national des calanques(à peine 8000 hectares pour le coeur terrestre) n’a que quelques zones de « non prélevement »:dites bonjour aux braconniers… il aurait été possible d’agrandir le coeur terrestre,et meme de relier le futur parc régional de la st baume au parc des calanques; un biotope propice donc à une introduction du lynx ibérique…quand au lynx boréal,il faudrait le réintroduire dans les alpes du sud(verdon,mercantour,écrins…)
Je suis également d’accord et cela diluera un peu, la haine qu’ont certains pyrénéens contre l’ours.
L’ours ne sera donc plus au centre de toute de cette polémique.
Cela ne peut qu’être bénéfique pour ces 3 animaux (ours, loup et lynx), qui ne serviront plus individuellement en tant qu’espèce, de cible principale.
Du moins on peut l’espérer, mais la nature humaine est tellement complexe, qu’il n’est pas exclut qu’aux yeux de certains, un prédateur reste un prédateur, sans distinction.
C;est con pour le lynx dans les Vosges . Bon , moi je ne verrai pas grande différence si il disparaissait puisque je suis de Saint Dié et que le lynx n’avait pas encore atteint cette zone . C’est a cause de la chasse , il y a au moins 5 lynx vosgiens braconnés . Réintroduisez 3 ou 4 couples dans le massif !!! le problème c’est que les gens ne s’en préoccupent presque pas , donc c’est pas dans les priorités de l’état puisque ce n’est pas assez voulu !!!
Je suis tout à fait d’accord avec ce plaidoyer pour le retour du Lynx dans les pyrénées…il faut donc que les associations de protection de la nature se mobilisent pour aboutir à la ré-introduction d’au moins 3 couples sur le massif pyrénéen sachant que le pouvoir étatique et local se soucie comme d’une guigne du maintien d’un petit niveau de prédateur qui valorise une vraie bio-diversité basée sur la complémentarité des espèces sauvages..espèces qui font la richesse de la nature dans sa beauté et sa diversité.
D’une manière ou une autre il faut faire pression sur le pouvoir politique par une communication constante par tous les médias disponibles et actions de terrain mobilisatrices..
Je voudrais rappeler ici la disparition du lynx dans les Pyrénées . Cette disparition effective depuis la fin du siècle dernier n’a ému personne . Le lynx des Pyrénées est passé d’une réalité concrète à une ombre fantomatique . Comme pour l’ours,ou le bouquetin , le Parc National des Pyrénées a été d’une totale impuissance à sauvegarder cet animal . La communauté et les divers pouvoirs politiques semblent se satisfaire d’une telle situation ! Cependant si le lynx a été capable de disparaitre dans les Pyrénées il sera possible qu’il disparaisse à nouveau ailleurs en France . Quand quelqu’un songera t-il enfin à proposer une réintroduction du lynx dans les Pyrénées ? Certes , ça ferait doublon avec la réintroduction pour l’instant complètement avortée de l’ours . Mais, comme on dit, qui peut le plus peut le moins et en ce qui concerne la préservation de la nature il faudra demander beaucoup pour obtenir très peu . Alors , que les Associations demandent aussi la réintroduction du lynx dans les Pyrénées !
j’ai bien peur que didier est raison,les gens pour la plupart se foutent de la nature,et préfère le PMU,le foot,ou pas se prendre la tête
Je crois que si cette question était posée aux français, ils ne participeraient même pas à ce référendum.
La biodiversité n’intéresse personne, et ce, depuis toujours, de plus, avec la crise c’est malheureusement encore plus vrai aujourd’hui, qu’hier.
Oui bien sûr que les chasseurs sont responsables. Et si notre président de la République proposait un « référendum » sur l’abolition de la chasse ?
mouai,la machine ne me parais pas fiable,mais peu importe,je connais bien les Vosges ,étant de Strasbourg,et il y a trop de route,dans ce massif,par rapport au jura,ou au massif central.les chasseurs,sont sans doute responsablent,et leurs activité anachronique est trop destructive pour notre environnement;et pour la majorité de la population,qui sont privé de nature 6 mois de l’année ;un record en Europe!!
Tout d’abord, les chiffres donnés par l’ONCFS ne sont qu’un « ordre de grandeur » des effectifs.
Cet ordre de grandeur est calculé à partir des densités évaluées par plusieurs études réalisées dans le Jura suisse, à savoir 1,1 à 1,6 lynx / 100 km² (à la fois adultes et jeunes).
On multiplie donc cette densité avec l’aire de présence évaluée dans chaque massif lors de la période 2008-2010. Donc comme l’aire de présence détectée a diminué, l’ordre de grandeur des effectifs diminue de fait…
L’indice de population est calculée par une machine. Au regard de la connaissance acquise au fil du temps par les acteurs de terrain, on pense que l’aire a en effet été réduite mais surtout que la population n’est pas en aussi bon état que dans la précédente période triennale.
Bonjour,
simplement afin de comprendre je souhaiterais SVP savoir quels sont les critères vous amenant à établir que la population vosgienne serait plus de 15 individus que de 30.
Merci
Grégory