Le ministère de l’environnement de la Junte de Castille-León (nord-ouest de l’Espagne) a publié hier les quotas de chasse au loup : 130 animaux pourront être chassés dans toute la communauté dont 39 dans la province de León qui concentre la plus forte population de loups. Ces quotas sont mis en œuvre dans le cadre du Plan de conservation et de gestion du loup en Castille-León (Plan de Conservación y Gestión del Lobo en Castilla y León) approuvé en 2008. Pour la Junta, vu que le loup est une espèce très prolifique (il est présent dans toutes les provinces pour un effectif estimé à 1500 animaux) et qu’il menacerait l’élevage extensif, il est indispensable de réguler ses effectifs. Pour José Francisco Purroy de l’Université de León, qui défend cette mesure, la chasse permettrait de diminuer le braconnage notamment l’utilisation de poison qui nuit à d’autres espèces comme l’ours ou comme les 2 cas récents d’empoisonnement de gypaètes barbus.
Toutefois, beaucoup d’associations de protection de la nature et de naturalistes ne partagent pas ces méthodes de contrôle de la population lupine. Notamment parce que les loups ne sont pas forcément les principaux responsables des attaques de troupeaux. Les analyses de fèces collectées dans les provinces de Burgos (Castille-León) et d’Álava (Pays Basque) ont montré que le mouton pouvait composer jusqu’à un tiers de l’alimentation des chiens errants de la région. Contrairement au loup qui a d’autres goûts : seul 3,3% de son menu se compose de moutons. C’est une étude de 2009 de J. Echegaray et C. Vila qui a révélé ces chiffres. L’association ASCEL indique : les statistiques mentent, dans de nombreux cas, sont les chiens errants qui attaquent les moutons et les vaches, mais les agriculteurs blâment le loup pour être indemnisés. Selon le président d’ASCEL, Alberto Fernandez, 20% des indemnisations n’ont pas lieu d’être dans certaines régions comme les Asturies car les loups ne sont pas responsables des attaques concernées. Ce qui confirme l’étude de J. Echegaray et C. Vila. Pour Jorge Echegaray, les indemnisations versées aux éleveurs dans ces conditions augmentent par conséquent le coût de la conservation du loup. Conforté par ses données, le chercheur souhaite des solutions pour les éleveurs mais rejette les politiques actuelles des gouvernements de Castille-León et du Pays Basque consistant à réguler les effectifs de loup.
En Espagne, les prétendues attaques de loup coûtent environ 2 millions d’euros par an (chaque année, la mort de 2200 moutons et 220 vaches est attribuée à la prédation du loup). D’autre part, le tourisme lié au loup dans la Sierra de la Culebra (province de Zamora, Castille-León) générerait environ 6 millions d’euros annuels (étude du professeur d’économie Esteban de la Peña).
En 2009, le quota de chasse au loup en Castille-León était de 140 animaux ; 42 loups avaient finalement été tués. Alberto Fernandez indique par ailleurs que la population de loups de le Communauté autonome a baissé de 15 à 20 % par rapport à 2009.
Sources :
– Lobos en el punto de mira (Diario de León, 17 septembre 2010)
– Lobos inocentes y condenados a muerte (Publico, 27 août 2010)
2 commentaires sur “Quota de chasse de 130 loups en Castille-León”
en fait, c’est plutôt grâce à un contexte socio-économique que l’Espagne a davantage de loup. Elle s’est industrialisée plus tard que la France ce qui explique que ses milieux naturels et ses populations d’animaux sauvages ont été préservés plus longtemps. entre autre, il doit y avoir d’autres raisons également
Encore des méthode expeditives pour réguler,pourtant la chasse c’est has been maintenant,enfin ça devrait l’etre.Qu’ils est autant de loup(2500)je crois sur toute l’espagne,prouve déja qu’ils sont plus favorables a ce dernier.