Loups et bisons dans les Bieszczady
Par Didier Chaumeil
Article paru dans la Gazette des grands prédateurs n°49 (août 2013)
Notre vieux continent européen, artificialisé de toutes parts, recèle encore, fort heureusement, quelques lieux suffisamment sauvages pour satisfaire l’amateur de grands prédateurs. Cependant, même parmi les sites les mieux préservés, quasiment aucun n’a pu conserver l’ensemble de sa faune.
Après avoir sillonné l’Europe à la recherche de l’ours et du loup, j’éprouvais toujours une certaine nostalgie de ne pas avoir, sur un même lieu, la possibilité d’observer l’ensemble des grands mammifères.
Aux confins de l’Union européenne, une ultime région offre encore cette possibilité : les montagnes des Bieszczady.
Coincées entre l’Ukraine et la Slovaquie, elles sont situées à l’extrême sud-est de la Pologne. Elles appartiennent à l’immense massif des Carpates.
Tous les grands mammifères sont présents : l’Ours brun, le Loup, le Lynx boréal, le Bison d’Europe, le Chat sauvage, la Loutre, le Castor d’Europe et même l’Elan qui y effectue des incursions régulières. La densité de population de la plupart de ces espèces est bonne. Le bison est cependant assez localisé.
Les Bieszczady seront donc ma prochaine destination !
Mon départ se fait d’abord sur la toile. Je pars à la recherche d’un maximum d’informations et je tombe sur… de nombreux sites en polonais ! Après des heures passées devant l’ordinateur, je finis par localiser ce qui me semble être les « bons coins ».
Enfin arrivé dans les Bieszczady, j’ai la chance de rencontrer des scientifiques responsables du suivi de la faune. Nos échanges me confirment que j’avais assez bien cerné les sites stratégiques. Me voilà rassuré avant mon départ vers le premier affût.
A la recherche des bêtes mythiques…
Vendredi 12 avril 2013
De nombreux repérages sur le terrain et un temps consacré à l’intendance ont eu pour conséquence une arrivée tardive sur le parking d’où part le sentier. Je me dis alors que mes chances sont bien maigres pour ce premier soir.
C’est parti pour une heure de marche, très lourdement chargé. Le chemin est magnifique. C’est une zone de basse altitude, inhabitée et très sauvage. En raison d’une fonte des neiges tardive, le sentier est extrêmement boueux et glissant. Cette situation présente tout de même un avantage : des empreintes me révèlent le passage de deux ours et de plusieurs bisons.
J’arrive enfin sur un point de vue dominant une grande clairière. Il est 18h45 et la nuit tombe vers 19h45.
Comme à chaque début d’affût, je donne un rapide coup de jumelles et là, le choc ! J’aperçois tout de suite une forme se déplaçant au milieu de la prairie : c’est un loup ! La tension est à son comble. Problème : la longue-vue est dans le sac. Je vide alors frénétiquement toutes mes affaires et finis enfin par monter le matériel. Soulagement, l’animal est encore là.
C’est un loup de couleur grise et au pelage chamarré. Il parcourt la prairie de long en large et mulote un peu comme le ferait un renard. Il finit par se coucher en se livrant à quelques bâillements et étirements.
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