Le loup a fait son retour en Haute-Loire, ce qui a servi de prétexte à l’organisation d’une manifestation lundi 20 octobre au Puy-en-Velay. Durant cette manifestation, des débordements inacceptables ont eu lieu : les éleveurs ont voulu forcer les grilles de la préfecture afin d’y faire pénétrer des brebis ; deux policiers se sont interposés et ont été blessés.
Entre actes de délinquances, violences, démagogie, propos haineux, incitation à la destruction d’une espèce protégée… tout a été entendu de la part de certains élus UMP (lire –> Laurent Wauquiez et les syndicalistes encouragent-ils la délinquance?) et représentants syndicaux (FDSEA en tête). Heureusement, lors d’une réunion, le préfet a refusé d’autoriser l’abattage du loup. Quelques élus d’EELV lui ont apporté leur soutien et se sont démarqués en tenant des propos courageux et modérés. Parallèlement, un dispositif de protection a été activé.
Le communiqué de Lionel Roucan, élu EELV, vice-président au Conseil régional d’Auvergne et président de l’association de préfiguration du Parc Naturel Régional des Sources et Gorges du Haut-Allier est exemplaire :
La réaction de Pierre Pommarel, conseiller régional et porte-parole du groupe Europe Écologie Les Verts :
« Europe Écologie les Verts Haute-Loire tient à saluer la décision du préfet lors de la réunion qui s’est déroulée mardi 21 octobre en présence des représentants agricoles. Cette décision est sage, proportionnée et conforme à la loi.
Ainsi, le préfet a su raison garder, contrairement à certains élus de Haute-Loire, en particulier Messieurs Vigier et Wauquiez qui ont préféré donner dans la démagogie et l’opportunisme. L’appel à la violence et l’huile jetée sur le feu par ces élus sont attristants. Sachons tous ensemble rester responsables sur des sujets sensibles comme celui-ci. Sachons également aborder la question et les enjeux de la prédation avec objectivité, calme et discernement : chaque année, on évalue à au moins 100 000 le nombre de moutons tués par des chiens errants quand 200 000 morsures sur les humains sont enregistrées. Personne, ni des représentants de la profession agricole, ni des députés, ne propose pour autant l’éradication des chiens ! Il y a quelques jours seulement une nouvelle attaque meurtrière de chiens errants dans notre département n’a provoqué aucun émoi. Les maladies, les chutes dans les rochers, la foudre sont bien plus ravageurs pour les troupeaux que les loups. À titre d’exemple, l’institut de l’élevage a également montré que les principales causes de mortalité chez les agneaux sevrés étaient l’entérotoxémie et les maladies respiratoires à plus de 80 %. C’est donc sur la prévention et le traitement des maladies des ovins qu’il faut se concentrer avant toute chose, dans l’intérêt des bêtes et des éleveurs. Enfin le loup est, faut-il le rappeler, une espèce protégée et son abattage constitue un délit. »