Le jeudi 21 février, le gouvernement fédéral des USA a annoncé le delisting des loups des Rocheuses du Nord c’est-à-dire leur retrait de la liste des espèces en danger. Il considère que l’espèce a retrouvé sa bonne santé et continue de croître. Les loups ne seront donc plus gérés au niveau fédéral mais par les Etats du Wyoming, du Montana et de l’Idaho. La population est estimée à plus de 1500 individus (soit plus de 100 couples reproducteurs), issus notamment de la réintroduction de 66 loups canadiens dans le Parc national de Yellowstone et dans le centre de l’Idaho en 1995-96.
Les plans de gestion rédigés par les 3 Etats et approuvés auparavant par l’USFWS (Service américain de la Pêche et de la Faune Sauvage) comprennent des saisons de chasse au loup, le loup devenant espèce gibier au même titre que le puma ou l’ours noir. Les premières saisons de chasse pourraient débuter dès cet automne.
Si, en revanche, la population de loups tombe au dessous d’un certain seuil, leur gestion reviendrait à nouveau au gouvernement fédéral.
Dans l’Idaho, la chasse pourrait concerner 100 à 300 loups cet automne d’après un plan proposé par le Département de la Chasse et de la Pêche de l’Idaho après la décision du delisting. Le plan de gestion du loup dans l’Idaho 2008-2012 doit d’abord être approuvé par la Commission de la Pêche et de la Chasse de l’Idaho qui se réunira le 6 mars. L’Idaho a une population de loups estimée à 732 animaux fin 2007. Selon Steve Nadeau, coordinateur grands carnivores, la population aura augmenté de 15 à 20 % avant l’automne ; le but de l’Etat pour les 5 prochaines années est de conserver en Idaho une population entre 518 loups (comptage 2005) et 732. « Nous voulons gérer une population viable et en bonne santé » dit-il.
D’après le plan en attente d’approbation, la chasse au loup dans l’Idaho se déroulerait d’octobre à décembre, les dates variant selon le secteur et le type d’arme utilisé (fusil de chasse, arc…). Le bracelet pour la chasse d’un loup coûtera 11.50 $. La chasse avec chiens, appâts ou pièges n’est pas encore à l’ordre du jour.
Le plan du Wyoming quant à lui classe le loup comme « prédateur » dans la majeure partie de l’Etat ; c’est-à-dire que l’espèce peut être tirée à vue même sans licence de chasse.
D’après le gouvernement fédéral, les plans des 3 Etats indiquent que la population de loups de la région devrait se maintenir entre 900 et 1250 loups.
A l’annonce du delisting, les associations de protection de la nature ont annoncé qu’elles poursuivraient le gouvernement fédéral afin de maintenir le loup sur la liste des espèces protégées. Elles considèrent que la population de loups est actuellement trop petite. De plus, si la population des 3 Etats retombe à 300 individus, l’espèce sera toujours considérée comme « rétablie ». Les associations indiquent que 300 loups n’est pas assez pour une population viable à long terme. Même Ed Bangs, à la tête du projet du retour du loup pour l’USFWS, a admis qu’il pensait personnellement que ce chiffre était trop bas.
Selon des scientifiques indépendants, une population « rétablie » devrait être de 2500 à 5000 loups dans au moins 3 noyaux inter-connectés dans l’Idaho, le Montana et le Wyoming ; des populations viables devraient être établies dans le Colorado, l’Utah, l’Oregon et Washington (des Etats également concernés par le delisting mais n’abritant que quelques individus erratiques).
La publication du delisting sur le Federal Register aura lieu le 27 février et prendra effet 30 jours après. En janvier 2007, le loup avait déjà été retiré de la liste des espèces en danger dans la région des Grands Lacs. Les populations de loup du sud-ouest (Arizona et Nouveau-Mexique notamment) ne sont pas concernées par ces delisting et restent sous protection fédérale.