Ce 18 juillet, un juge fédéral du Montana, Donald Molloy, a accordé une injonction préliminaire ayant pour effet immédiat la restauration de la protection fédérale pour les loups des Rocheuses américaines. En clair, il n’y aura notamment pas de chasse au loup cet automne dans les Rocheuses américaines, même pour le gouverneur de l’Idaho qui avait déclaré vouloir être le premier à tuer un loup lorsque l’état ouvrirait sa première saison de chasse au loup.
En mars dernier, le Service fédéral de la Pêche et de la Faune Sauvage avait officiellement délisté le loup de la liste fédérale des espèces protégées dans l’Idaho, le Wyoming, le Montana, l’est de l’état de Washington, l’Oregon et le nord de l’Utah, en donnant ainsi la gestion de l’espèce directement aux états concernés.
Une dizaine d’associations de protection de la nature avaient alors porté plainte, jugeant particulièrement que les plans de gestion des états ne protégeaient pas assez les loups et ne leur permettaient pas de rejoindre des loups vivant dans d’autres états.
Le juge Molloy fut d’accord avec elles en indiquant que le Service fédéral de la Pêche et de la Faune Sauvage avait agi arbitrairement en prononçant le delisting du loup malgré un manque évident d’échanges génétiques entre les sous-populations des 3 états (Wyoming, Idaho et Montana) et en approuvant le plan de gestion du Wyoming qui désignait notamment un secteur très malléable dans lequel les loups pouvaient être chassés. Le juge a également indiqué que le delisting montrait une possibilité de mal irréparable pour le loup.
L’injonction « assure que l’espèce n’est pas mise en danger » tant que le cas reste litigieux. C’est-à-dire que la décision du juge Molloy est seulement une démarche provisoire permettant l’arrêt des tirs de loups en augmentation depuis le delisting, une augmentation qui fait dire aux associations que c’est bien la preuve que les états ne sont pas encore capables de gérer l’espèce. 110 loups ont déjà été tués depuis le delisting. En effet, dans les plans de gestion des états, les loups pouvaient être tués hors saison de chasse. Par exemple, dans le Wyoming, les loups étaient classés « Trophy Game » dans le nord-ouest de l’état et « Predatory Animal » dans le reste ;dans les zones « Trophy Game », les loups ne pouvaient seulement être tués que par des chasseurs pendant la période de chasse et possédant un permis ou par des fermiers ayant une autorisation ; par contre, dans la zone « Predatory Animal », ils pouvaient être tués par n’importe qui, sans aucun permis, et n’importe quand !
En conclusion, il n’y aura pas de chasse aux loups cet automne, les loups ne pourront plus être tirés sans aucune raison et la gestion de l’espèce est retirée aux états. Toutefois, les éleveurs subissant des attaques peuvent toujours demander une autorisation de tir.
La restauration de la protection fédérale reste en cours jusqu’à ce qu’une résolution finale soit décidée concernant particulièrement cette question : le Service fédéral de la Pêche et de la Faune Sauvage a-t-il agit correctement en permettant ce délisting ?
En 1995 et 1996, 66 loups canadiens ont été réintroduits dans le centre de l’Idaho et dans le parc national de Yellowstone ; les 3 états du Wyoming, de l’Idaho et du Montana comptent aujourd’hui plus de 1500 loups.
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