Après le Conseil National, c’est au tour du Conseil des Etats de vouloir étendre les compétences des cantons en matière de régulation des grands prédateurs. Par 17 voix contre 15, les sénateurs ont accepté mercredi 3 motions qui vont être transmises au gouvernement. Ces modifications de la législation sur la chasse vont permettre aux cantons d’abattre des loups quand les pertes sur le bétail et le gibier seront trop importantes. Ils ont donc décidé de prendre en compte les pertes substantielles que subissent les chasseurs du fait de la prédation… Les ours et les lynx sont eux-aussi concernés.
Les Verts et le PS estiment que la législation actuelle, qui permet de tuer un loup s’il a tué au moins 25 moutons en un mois ou 35 en quatre mois, n’avait pas besoin d’être modifiée : «Nous reconnaissons le travail des chasseurs, mais la législation actuelle suffit», a clamé en vain Verena Diener, des Verts.
Le PDC (Parti Démocrate Chrétien), le PLR (Parti Libéral-Radical) et l’UDC (Union Démocratique du Centre), ont quant à eux soutenu cette initiative, se rangeant de ce fait du côté des éleveurs et des chasseurs qui considèrent que les pertes de bétail et gibier sont directement liées à l’augmentation de la population de loups. Notons tout de même que Jean-René Fournier, du PDC, a défendu sa cause (il est lui-même chasseur) en argumentant que les chasseurs étaient les plus à même de garantir l’équilibre de la faune… Doris Leuthard, la ministre de l’environnement, a jugé qu’il fallait faire confiance à la souveraineté des cantons.
Malgré cela, le tir d’un animal nécessitera toujours l’autorisation de la Confédération. Depuis 2000, elle a accordé 12 autorisation de tirs et sept loups ont pu être de ce fait abattus.
Aussi, les sénateurs ont demandé au Conseil Fédéral que le plan de gestion des grands prédateurs soit réétudié conjointement avec les autres nations concernées et, via une motion, que le coût lié aux chiens de protection des troupeaux soit pris en charge par la Confédération. Les Chambres fédérales avaient déjà émis le souhait de délister le loup de la liste des espèces protégées par la Convention de Berne afin que celui-ci puisse être chassé.
Rappelons qu’en Suisse, l’Office fédérale de l’Environnement chiffre à seulement 15 à 20 le nombre de loups vivants à l’état sauvage…
Sources :
-« Loup, Lynx et ours dans le viseur d’une nouvelle loi », 24 heures (17/03/11)
– « Le Conseil des Etats veut réguler la population de loups », La Tribune de Genève (16/03/11)
1 commentaire sur “Suisse : le Conseil des Etats fait un cadeau aux chasseurs”
Que la Suisse affaiblisse la Convention de Berne est déshonorant pour ce pays. Une honte pour ses chasseurs qui confondent un élevage d’ongulés avec une faune sauvage équilibrée.
La présence de grands prédateurs favorise la gestion économiquement rentable de la forêt.
Une faune sauvage déséquilibrée conduit à un appauvrissement et à la fragilisation de la forêt: monoculture, âge uniforme des massif, destructions par les tornades tous les 30 ans.
il est temps que l’enseignement scolaire évoque ces fondements de l’écologie et que l’enfant apprenne ce qu’est la biodiversité.
Merci de prendre ce problème en considération. Michel Fernex