Communiqué de presse
Direction des institutions, de l’agriculture et des forêts
Canton de Fribourg
Présence très probable d’un loup dans la région d’Estavannens
Lundi matin 12 mars 2007, deux personnes qui se rendaient en voiture de Estavannens à Bulle ont vu, tout près de la route entre Estavannens et le pont sur la Sarine, un grand canidé qu’elles ont identifié comme étant un loup. Elles ont signalé cela à la police cantonale qui a transmis l’information au garde-faune de cette région. Sur place peu après avoir reçu l’information, le garde-faune a aperçu un grand canidé qui se déplaçait et dont l’allure (manière de se déplacer) correspondait à celle du loup.
Des investigations (recherche de traces, de poils, de crottes, d’urine) ont été entreprises immédiatement ; elles se sont poursuivies mardi matin 13 mars 2007 en présence de M. Jean- Marc Weber, spécialiste en la matière auprès de la Confédération (OFEV). Des traces ont été relevées, qui pourraient correspondre à celles d’un loup. Toutefois aucun matériel permettant de procéder à des analyses d’ADN n’a été trouvé. Seule une analyse ADN permet de déterminer avec sûreté une espèce animale.
Ce grand canidé a été observé non loin de places de nourrissage pour cerfs, places où des betteraves sont mises à dispositions des cerfs durant l’hiver pour tenter de réduire les dommages aux arbres. Les cerfs, plus particulièrement les jeunes cerfs, sont des proies favorites du loup. D’autre part, un grand canidé, également identifié par un agriculteur comme étant un loup, a été aperçu près de Gstaad deux jours auparavant.
En conclusion, et en l’absence de preuve matérielle, il faut conclure à l’observation d’un éventuel loup qui, selon son aspect, semblerait être une femelle.
Le dernier loup du canton de Fribourg a été abattu à Riaz le 17 avril 1837. Le retour du loup en Suisse est un fait depuis 1995. Sa présence est dûment constatée dans les cantons des Grisons, du Valais et du Tessin. La Convention du 19 septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe (dite Convention de Berne) considère le loup comme « espèce strictement protégée ». La Convention de Berne permet de déplacer voire d’éliminer des animaux appartenant à des espèces strictement protégées, pour prévenir des dommages importants, en particulier au bétail ou dans l’intérêt de la sécurité publique, à condition qu’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante et que la dérogation ne nuise pas à la survie de la population concernée. Le « Concept Loup Suisse » mis en vigueur en 2004 par l’Office fédéral de l’environnement se base sur la Convention de Berne et sur la législation fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages ; il établit les conditions générales permettant de gérer les problèmes pouvant survenir entre les activités de l’homme (agriculture, chasse, loisirs, tourisme) et la présence du loup.