Communiqué de presse, 24 novembre 2005
CHASSE EN ZONE A OURS
Un an après la mort de Cannelle, les chasseurs récompensés !
Pour s’allier les chasseurs dans la perspective du renforcement de la population d’ours dans les Pyrénées, la Direction Régionale de l’Environnement (DIREN) Midi Pyrénées a cru bon de leur proposer une charte qui ne prévoit aucune restriction de chasse sur les zones vitales pour l’ours mais seulement de suspendre volontairement la chasse en cas de présence de femelle suitée (on a vu ce que cela a donné en 2004 en Béarn) ou d’un ours en tanière ( très difficile à repérer). Seulement 2 fédérations de chasseurs du massif pyrénéen sur 5 ont accepté cette charte, dont celle des Pyrénées-Atlantiques. Grâce à cela, un an après la mort de l’ourse Cannelle, tuée par un chasseur en novembre 2004, les chasseurs béarnais sont récompensés : les 5950 Ha de zones sans battues tournantes qui existaient depuis la charte de 1994 sur la zone de présence des ours sédentaires ont été supprimées. Ces zones étaient situées sur de sites d’alimentation ou de repos en automne et permettaient aux ours d’avoir des zones de tranquillité pendant un mois. C’était un accord avec les chasseurs contre la suppression des « réserves Lalonde »en 1994. Ils avaient obtenu en échange : la chasse par temps de neige, des lâchers d’isards, l’augmentation de la période de chasse, des crédits pour embaucher un technicien. Bien entendu pas question aujourd’hui de renoncer à tout cela. Le Préfet des Pyrénées-Atlantiques a mis en place un groupe de travail avec les parties concernées afin de trouver un dispositif consensuel prévoyant des mesures spécifiques sur les zones vitales et d’alimentation automnales de l’ours brun. Résultat : les chasseurs n’ont accepté aucune mesure réglementaire sur ces zones vitales , en s’appuyant sur la charte que leur avait fait signé la DIREN Midi Pyrénées en août. Et leur président a déclaré, récemment, à la presse, qu’il était contre la réintroduction d’ours slovènes. Cannelle a vraiment été abattue pour rien ! On ne peut avoir une population sédentaire viable d’ours sans protéger la tranquillité des sites vitaux et les zones d’activité importantes de l’espèce qui ne représentent même pas 5% du territoire occupé ! On ne demande qu’un petit effort aux chasseurs, sur des superficies réduites, pour adapter la chasse en battue dans le temps, là où les ours sont sédentaires ou en voie de l’être. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’on ne sait pas tirer les leçons du passé avec les ourses décimées par le fusil : Claude en 1994, Mellba en 1997, Cannelle 2004 et le mâle Papillon criblé de plombs non mortels. La France a pourtant des obligations juridiques (lois de protection de la nature, directives européennes, conventions internationales) de conservation de l’ours brun et de ses habitats. Eviter la destruction de l’espèce et de son milieu de vie en fait partie. Les Associations de protection de la nature signataires dénoncent l’extrême flou des dispositions relatives à la chasse et l’insuffisance des mesures assurant la tranquillité sur les sites vitaux pour l’ours et demandent qu’en 2006 la concertation avec les chasseurs aboutisse à un contrat, garanti par des mesures réglementaires. La France doit s’inspirer de ce qui fonctionne dans les pays voisins comme l’Italie et l’Espagne.
Associations signataires : Comité Ecologique Ariégeois, FERUS, FIEP-Groupe Ours Pyrénées, France Nature Environnement, Nature Comminges, Nature Midi Pyrénées, SEPANSO Béarn, UMINATE, WWF France (associations de protection de la nature membres de CAP-OURS)
Contact presse FERUS : Sandrine ANDRIEUX 06 14 64 18 00 / andrieux-sandrine@wanadoo.fr
Les associations signataires ont adressé un courrier à Nelly Olin, ministre de l’Ecologie et du Développement Durable.