Article du parc national des Écrins, 18 janvier 2018
A la recherche d’indices et de traces de la présence de la faune sauvage avec un agent du Parc national des Ecrins, les écoliers de Freissinières-Champcella ont découvert la dépouille d’un louvard sous un tas de branches. Sacrée leçon de nature ! L’animal a été autopsié : c’est un choc violent, sans doute avec un véhicule, qui a causé sa mort.
Une leçon de nature que les écoliers de Freissinières et Champcella n’oublieront pas. »La grande faune et son habitat », c’est la thématique choisie à l’école de Freissinières dans le cadre d’un projet annuel avec le Parc national des Ecrins, avec les classes du CE1 au CM2.
Vendredi dernier, avec Jean-Philippe Telmon, garde-moniteur du secteur de la Vallouise, les écoliers sont partis à la recherche des traces et indices de présence de la faune. »Vers la sortie de Freissinières, en direction des Hodouls, je les ai emmenés vers un site où l’on voit pas mal d’indices de la présence d’ongulés » explique Jean-Philippe. Le garde a proposé aux enfants de partir un peu en avant pour chercher des traces. Là, un vieux tas de branches, formant une sorte d’abri, est souvent utilisé comme « bauge » aux sangliers pour y dormir. Le cri de l’une des deux fillettes qui, les premières, ont regardé un peu plus a l’intérieur de l’abri ont eu de quoi inquiéter tout le monde ! »On dirait un loup mort entre les branches » ont-elles expliqué !
En s’approchant, Jean-Philippe a rapidement confirmé qu’il s’agissait bien de la dépouille d’un jeune loup dont la vision a eu de quoi frapper les écolières.L’instituteur a proposé aux enfants qui voulaient voir ce loup de s’approcher.
Bien entendu, les explications et les échanges concernant cette espèce ont été au cœur de la « sortie de nature » du jour… et peut être encore de la suivante !Rapidement, un autre agent du Parc national est venu avec le matériel nécessaire pour transporter l’animal (1) qui a été emmené à Gap, pour être autopsié au laboratoire vétérinaire départemental.Il s’agit d’un mâle de l’année, un louvard (entre 6 mois et un an), en état de maigreur avancée.L’autopsie réalisée cette semaine indique une importante « misère physiologique ». Pourtant, ce n’est pas la faim qui est à l’origine de la mort de l’animal mais un choc violent récent sur le côté droit de la poitrine. Le vétérinaire a relevé trois côtes cassées, la hanche déboîtée et des organes explosés qui ont conduit à une importante hémorragie interne.Compte tenu de la violence du choc, l’accident s’est très certainement produit non loin de là. La route se trouve à une centaine de mètres à vol d’oiseau.Une analyse toxicologique a été demandée.Les résultats des examens génétiques, corrélés à d’autres indications génétiques relevées par ailleurs, permettront peut être de savoir de quelle meute est issu cet animal.