Article quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, 27 février 2010
Pour la première fois depuis quatre ans un loup sauvage a été repéré en Bavière. Le prédateur, un mâle, a vraisemblablement migré dans les Mangfallgebirge [massifs orientaux des pré-Alpes bavaroises] à partir des Alpes italiennes ou françaises, expliquait vendredi Manfred Wölfl, chargé de la faune sauvage à l’Office bavarois de la protection de la nature. « Il ne représente aucun danger pour la population », ajoute Wölfl. Et à son avis, personne ne verra l’animal. « C’est un animal craintif, dont les sens sont bien meilleurs que les nôtres ». Le loup est probablement présent depuis déjà plusieurs mois sur les hauts de la vallée de l’Inn. A la fin du mois de décembre 2009, près des chutes de Tatzelwurm, dans les environs de Brannenburg [Haute Bavière], un cadavre de biche portant des traces caractéristiques de morsures a été découvert. Face à l’efficacité de l’attaquant (la biche présentait des morsures peu nombreuses et alignées), les soupçons de Wölfl ont vite été portés sur le loup. « Cela ne pouvait pas être un chien ». Ces soupçons furent confirmés il y a quelques jours après qu’un laboratoire suisse ait communiqué les résultats de l’analyse de l’ADN prélevé sur la morsure.
Concernant d’autres attaques à mettre sur le compte du loup, on en saura plus en fonctions des analyses qui seront menées dans les prochaines semaines, puisque l’on a noté quatre autres cadavres d’ongulés présentant des traces de morsures similaires. De plus en octobre, dans le Tyrol, des moutons ont été attaqués.
Dans le cadre du Plan de gestion du Loup en Bavière, élaboré conjointement par le ministère bavarois de l’environnement et plusieurs groupes de travail, les éleveurs de moutons de la région seront vivement incités à minimiser les risques pour leurs animaux. « Il y a par exemple la possibilité de parquer les animaux, explique Wölfl. J’ai bon espoir que nous arriverons à faire quelque chose ». Nabu [fédération de protection de la nature allemande] est également optimiste. Le plan de gestion du loup mis en place en 2007 est un pas dans la bonne direction, selon Markus Bathen, expert « loup » à Nabu. Les chasseurs ont aussi été consultés « pour, au moindre doute, ne pas appuyer sur la détente ». En effet un loup avait été tué en 2004 dans la région de la Forêt de Bavière car il avait été pris pour un chien.
Traduction Julien Aït El Mekki pour FERUS