L’arrivée d’un second loup dans le Tessin, plus exactement en vallée de Verzasca, confirme la progression de la colonisation du loup dans les Alpes mais préoccupe le WWF.
Dans un communiqué, l’association indique en effet que « malgré les soirées d’information, les mesures de protection des troupeaux déjà appliquées en Leventine, la création d’un groupe cantonal de travail « Grands Prédateurs » et l’élaboration d’un Concept Loup de la part de la Confédération, les évènements des derniers jours ont montré que les éleveurs de la vallée de Verzasca n’étaient absolument pas préparés ». Ces jours derniers, le loup aurait attaqué des troupeaux, ce qui a poussé les éleveurs de Verzasca à se tourner vers le Conseil d’Etat pour demander une intervention immédiate d’éloignement du loup.
Selon le WWF, la particularité géographique de la vallée de Verzasca est une des raisons rendant difficile, mais pas impossible, la cohabitation entre loup et éleveurs. Les autres raisons sont à rechercher dans le mépris des Cantons et l’attitude des éleveurs. D’après le WWF, les autorités cantonales auraient du depuis longtemps réaliser des études et des mesures pour adapter l’élevage caprin et ovin de la Verzasca à la présence des grands prédateurs ; les éleveurs devraient aussi repenser la gestion de l’élevage : la solution à leurs problèmes ne réside pas dans l’abattage systématique de chaque prédateur qui s’aventure dans la vallée. Ce type de « solution », affirme Joanna Schoenenberger, responsable grands prédateurs de WWF Suisse, ne serait pas à la longue destructif pour les loups, dont l’expansion est solide et incessante, mais pour la survie de l’élevage en Verzasca. La protection des troupeaux réduirait en effet considérablement la perte d’animaux due aux chiens, aux renards, aux intempéries etc…
Le WWF continuera à veiller à l’application du Concept Loup au niveau cantonal et invite les parties impliquées, cantons et éleveurs, à dialoguer et chercher des solutions pour la cohabitation entre prédateurs et éleveurs.
Et le WWF de conclure que si ce n’était pas le cas, le Tessin perdrait une occasion unique de se faire connaître à un niveau touristique et d’aider l’élevage ovin-caprin à surmonter les problèmes créés par l’arrivée du loup et les autres nombreux problèmes structurels et économiques présents bien avant l’arrivée du prédateur.
Sources : Lupi e allevamento, la critica del WWF : « Il fucile non è la soluzione » (Ticinonline, 14 mai 2008)