Récemment, la « commission ours » a indemnisé au bénéfice du doute une attaque sur un troupeau près de Mérens (versant ariégeois du massif du Carlit). Un loup est en effet peut être le responsable, mais sans certitude aucune. Par ailleurs, d’après la Gazette Ariégeoise du 23 décembre, des analyses génétiques d’échantillons récoltés dans le secteur ont montré la présence d’un loup de souche italo-alpine.
La présence du loup est relevée depuis 2002 dans le massif du Carlit. Depuis l’hiver 2007/2008, ce massif est même la seule zone de présence permanente du loup dans les Pyrénées françaises. Or, le secteur de Mérens-les-Vals constitue le versant ariégeois de ce massif. Toutefois, jamais plus de 2 individus n’ont été identifiés dans ce massif.
Selon l’article de la Gazette Ariégeoise, des responsables agricoles s’interrogent sur l’origine italienne du loup dans les Pyrénées, laissant croire que leur retour ne pourrait pas être naturel.
Depuis 1999 (date de la première identification génétique d’un loup dans les Pyrénées), 6 individus ont été identifiés génétiquement dans les Pyrénées-Orientales (dont 2 femelles) entre le Carlit et le Madrès et d’autres dans les Pyrénées catalanes espagnoles. Parmi ces individus, 3 avaient déjà été identifiés, quelques années plus tôt, dans les Alpes :
– Un loup mâle identifié dans les Pyrénées espagnoles en 2000 était présent entre 1996 et 1998 dans le Mercantour, au sein de la meute Vésubie-Tinée.
– Une louve, identifiée en 2003/2004 dans le massif du Carlit, était présente en 2001/2002 dans le massif du Queyras (Hautes-Alpes).
– Un loup mâle identifié dans les Pyrénées-Orientales en 2006 était présent dans la meute italienne de Basse Stura jusqu’en 2005 !
Les jeunes loups sont capables de déplacement sur de très grandes distances à la recherche d’un territoire (déplacements de plus de 1000 kilomètres déjà documentés en Europe). De plus, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les populations espagnoles les plus proches se situent au nord-ouest du pays à grande distance des Pyrénées-Orientales. Aussi, la distance est similaire entre les Alpes françaises et les Pyrénées-Orientales qu’entre les Pyrénées-Orientales et les populations ibériques les plus proches.
Pour finir, il n’est pas inutile de rappeler que depuis le retour du loup dans les Pyrénées il y a plus de 10 ans, le nombre d’animaux tués et indemnisés au titre du loup est extrêmement faible :
– 2000 à 2006 : 4 dommages seulement sur 7 ans !
– 2007 : 1 dommage (pour une seule victime).
– 2008 : aucun dommage
– 2009 : 1 dommage (pour une seule victime)
Sources :
– Quoi de Neuf ? n°23 (Juillet 2010), Bulletin d’information du Réseau Loup – ONCFS
– Quoi de Neuf ? n°18 (Janvier 2008), Bulletin d’information du Réseau Loup – ONCFS
– Empreinte Ours n°3 (juin 2007) – Lettre d’information semestrielle de l’Etat sur le programme de restauration et de conservation de l’ours brun dans les Pyrénées
Voir aussi l’article de la Gazette Ariègeoise : « Le loup de retour en Ariège » (23/12/2010)