Iwo, un ours de 5 ans équipé d’un collier-émetteur l’année dernière dans le parc national des Tatras (Pologne), a d’abord débuté fin avril 2015 un voyage de 114 km vers le sud. Une semaine plus tard, le 3 mai, il franchissait la frontière slovaquo-hongroise. Sa présence en Hongrie a fait sensation vu que l’espèce n’y est présente que sporadiquement ; le grand public a manifesté beaucoup d’intérêt et de sentiments positifs pour ce visiteur inopiné. Après avoir passé une semaine dans le pays, Iwo a fait demi-tour et a de nouveau franchi la frontière slovaque le 11 mai. Puis il a changé soudainement de direction vers le nord-est et a entamé une excursion à travers la Slovaquie. Le 20 mai, après avoir parcouru presque 190 km depuis son départ de la Hongrie, il a atteint la Pologne par la région de Podkarpackie, proche de l’Ukraine.
La balade d’Iwo a pu être suivie grâce au collier-émetteur GPS qui donnait sa position toutes les 30 minutes et grâce à la coordination de chercheurs et gestionnaires polonais, hongrois et slovaques.
Lors des 190 km à travers la Slovaquie, Iwo a principalement voyagé de nuit, évitant les populations humaines. Cette seconde partie de son périple a été particulièrement difficile car il a du traverser un mauvais secteur pour les ours, avec de nombreuses routes, villages et villes. Il est passé à 5 km au nord de Košice, la deuxième ville la plus importante du pays avec plus de 240 000 habitants, et a traversé l’autoroute D1 antre Košice et Prešov, probablement sous un pont. Il a même nagé plusieurs centaines de mètre au niveau du barrage de Domaša.
Son voyage l’a donc reconduit en Pologne, dans la région de Podkarpackie cette fois. C’est un fait important pour les ours du nord des Carpates. Des recherches précédentes ont auparavant suggéré que les ours de l’est et de l’ouest des Carpates n’étaient pas vraiment connectés. Bien que des ours soient de temps en temps signalés entre les Tatras (à l’ouest) et les Bieszczady (à l’est), et que l’habitat soit considéré comme convenable, l’espèce n’occupe pas de façon permanente cette zone de liaison et aucune reproduction n’y a jamais été constatée. Iwo pourrait marquer une étape importante pour reconnecter ces deux zones s’il se reproduit avec succès avec une femelle des Bieszczady.
La balade d’Iwo pourrait bientôt couvrir plus de 400 km. La plus longue distance de dispersion enregistrée pour un ours en Europe est de 467 km (Scandinavie).
D’après l’article de Globe Project
Le trajet d’Iwo :