Communiqué FERUS, Pays de l’Ours-Adet, 31 janvier 2014.
Vingt ans de l’IPHB : une mascarade durable…
Ce 31 janvier 2014 marque le vingtième anniversaire de la signature de la « Charte de développement durable des vallées béarnaises et de protection de l’ours » entre Michel Barnier, ministre de l’environnement de l’époque, et les élus des vallées béarnaises.
Le moins que l’on puisse dire est qu’hélas le bilan de la mise en œuvre de cette charte par l’Institution Patrimoniale du Haut Béarn (IPHB) n’est pas brillant.
La promesse signée à l’époque était celle d’un nouveau mode de développement montagnard, réconciliant les logiques de développement et de protection dans une approche originale de gestion patrimoniale.
Las, l’illusion fut de courte durée. Au-delà des envolées lyriques du Président Lassalle et des théories fumeuses de son mentor Ollagnon, il n’y eut jamais rien d’autre qu’une gestion maladroite d’un semblant de dialogue entre les protecteurs de l’ours et les tenants de l’exploitation débridée des ressources naturelles.
Derrière la façade de la Maison des vallées, les sujets sensibles y ont toujours été gérés de manière conflictuelle et jamais les responsables n’ont même cherché à dépasser le banal et stérile rapport de forces entre les uns et les autres. Au point que toutes les bonnes volontés qui ont cru sincèrement à l’idée originelle, dont les associations environnementales, ont tôt ou tard quitté le navire.
Vingt ans plus tard, le bilan est cruel.
Si la charte a permis de mobiliser des financements considérables pour l’amélioration, justifiée, des conditions de vie et de travail des éleveurs en montagne, la protection de l’ours, l’autre pilier indissociable de la charte, n’a que pâtit de cette mascarade.
De reculades en renoncements, l’ours n’a cessé de régresser au point que l’on doive aux lâchers réalisés en Pyrénées Centrales entre 1996 et 2006 qu’il en reste encore deux aujourd’hui en Béarn. Deux pauvres mâles dont le sort indiffère totalement ceux qui clamaient hier la main sur le cœur que l’ours était constitutif de leur identité même de montagnards béarnais …
Les masques sont tombés il y a longtemps et il ne reste aujourd’hui qu’une coquille à demi vide qui cherche désespérément des raisons et les moyens d’exister.
Au final, l’IPHB n’aura jamais été autre chose qu’un banal syndicat de développement rural, qui n’a jamais cherché, et a fortiori réussi, à se détacher des lobbys locaux les moins progressistes, mais qui a exploité sans vergogne le filon de l’ours comme source de financement et d’une notoriété usurpée.
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