Communiqué du WWF, 9 mars 2010
Signez la pétition http://www.ours2010.org/
L’ours brun est l’une des seules espèces de mammifères en « danger critique d’extinction » en France selon l’UICN. Pourtant, depuis le 1er janvier 2010, malgré les engagements annoncés par le gouvernement sur le sujet, notre pays n’a plus de plan de restauration de la population d’ours dans les Pyrénées. Une lacune plus que préjudiciable pour ces grands carnivores à laquelle des associations locales ont décidé de remédier. Au travers d’une pétition , elles lancent un appel unanime exhortant les pouvoirs publics à la mise en oeuvre d’une politique ambitieuse et volontariste pour la survie de l’ours.
Malgré son statut d’espèce protégée proclamé par la convention de Berne et la directive Habitats, l’ours, dont on a reconnu le rôle écologique au sommet de la chaîne alimentaire, demeure la cible de préjugés tenaces.
Persécutée depuis des siècles en raison des dommages qu’elle cause aux troupeaux, la population d’ours a considérablement diminué. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Mammifère le plus rare de France, l’ours a fui les Alpes mais subsiste dans les Pyrénées : grâce au programme de renforcement de la population pyrénéenne, on estime à une vingtaine le nombre de ces animaux aujourd’hui.
C’est que, dans une grande partie de nos massifs alpins et pyrénéens, les conditions de vie sont idéales pour ces espèces. Pourtant, leur survie demeure incertaine. Dans ces zones, la menace de la disparition continue de planer sur les grands prédateurs.
En effet, une partie des populations riveraines vit mal le « retour » de ces animaux avec lesquels elle a perdu l’habitude de cohabiter. Et en particulier les bergers et les éleveurs qui, ayant abandonné les méthodes pastorales ancestrales, ne savent plus comment défendre leurs troupeaux.
Ainsi, la présence des grands carnivores génère des contraintes auxquelles les populations locales doivent se réhabituer, telle que, parfois, la perte de bétail. Mais les conséquences de cette hostilité vont bien au delà.
Le conflit entre le pastoralisme et l’ours a par exemple gagné la scène politique nationale au coeur de laquelle il est devenu un enjeu électoral, un symbole des clivages entre la ville et le monde rural. Pire encore, la présence de grands carnivores pousse au braconnage, qui demeure l’une des principales causes de mortalité parmi ces animaux.
Le monde agricole fortement ébranlé par les mutations profondes qu’il a subi en quelques décennies (PAC, changements des usages territoriaux, exode rural, évolution paysagère) considère les grands prédateurs comme un handicap supplémentaire.
De fait, les difficultés concrètes posées par la présence de ces animaux, symboles forts de nature, entraînent une réaction anti-environnementale qui s’attache à exagérer les problèmes réels causés par ces espèces.
Face à l’érosion sans précédent que connaît la biodiversité dans le monde, chaque pays a le devoir de prendre les mesures nécessaires sur son territoire.
C’est donc au nom de cette responsabilité que le ministère de l’écologie et du développement durable a lancé le 13 mars 2006 le plan de restauration et de conservation de l’Ours brun dans les Pyrénées françaises.
Les objectifs de ce plan national concernaient à la fois le rétablissement de la viabilité de la population d’ours et le maintien des activités humaines avec la mise en place d’une stratégie globale de cohabitation.
Malheureusement, sa mise en oeuvre étant prévue sur 3 ans, il est arrivé à échéance. Ce qui ne veut pas dire, pour autant, que la population d’ours brun est viable dans les Pyrénées.
C’est pourquoi, les associations ADET Pays de l’ours, FERUS, FIEP Groupe Ours Pyrénées (avec le soutien du WWF France), Altair nature et CNP Brabant (association « Connaissance & Protection de la Nature du Brabant) ont lancé une grande pétition sous deux formes :
Une pétition « classique » en ligne sur www.ours2010.org mais également en version papier afin de faire signer à tout votre entourage.
Une pétition vidéo , grâce à laquelle chacun peut dès maintenant se filmer en train de lire un texte adressé au Président de la République.Le collectif des associations diffusera ainsi des montages vidéo « polyphoniques » montrant l’ampleur de la mobilisation en faveur de l’ours.
Si vous êtes convaincus que le retour de l’ours, loin d’obéir à une lubie d’écologistes urbains, est motivée par des raisons profondes, notamment celle de préserver la nature la plus sauvage possible et ses incarnations les plus majestueuses, rejoignez le mouvement.