La patrouille de suivi de la faune, autorisée par le gouvernement autonome de Castille-Leon, a abattu un loup il y a 2 semaines à Cabañas de Sayago, dans la province de Zamora. Une série de recherches et d’affûts au loup avait été effectué dans la zone suite à des attaques sur les troupeaux ces derniers mois avant de tuer finalement un individu.
La Délégation Territoriale du gouvernement de Castille-Leon a indiqué que cette décision avait été prise dans le cadre des exceptions de la directive Habitats, lorsque le loup cause des dommages importants aux troupeaux.
Cette solution est utilisée exceptionnellement, en complément des mesures déjà mises en pratique par le gouvernement de Castille-Leon pour favoriser la cohabitation de l’espèce au sud du Duero avec l’élevage. Ces mesures comprennent notamment l’indemnisation des dommages, l’assistance technique aux éleveurs pour les démarches, la mise en place d’enclos et de chiens de protection.
Ascel (Association pour la Conservation et l’Étude du Loup Ibérique) a critiqué la décision du gouvernement qui ne résout en rien le problème des attaques. Ascel, composée notamment de biologistes et de naturalistes, considère que le prélèvement d’individus « est une mesure passive pour éviter ou réduire les attaques au bétail et, par conséquent, le problème réel et médiatique des dommages ». Pour Ascel, il s’agit surtout d’une mesure réduisant « ponctuellement la pression sociale ». L’association indique que le loup occupe avec intermittence cette zone depuis trois décennies et bien que de nombreux individus aient été abattus ces dernières années, « nous nous trouvons de nouveau face à des faits qui jettent le doute sur l’efficacité des prélèvements de loups ». La dispersion naturelle d’individus depuis d’autres secteurs occupés par l’espèce et la haute densité d’élevage extensif (en général avec une absence totale de mesures de surveillance et de prévention) rend « peu probable la disparition définitive des dommages ».
Ascel indique qu’il serait plus logique et pertinent que le gouvernement renforce l’application de systèmes préventifs – chiens de protection, clôturés électrifiés, enclos en dur, « qui, comme il a été démontré, réduisent manifestement et même de manière définitive les dommages au bétail ».
L’Union de Paysans COAG de Zamora a quant à elle exigé que le gouvernement de Castille- Leon prenne des mesures urgentes pour éliminer la pression que le loup exerce sur les zones d’élevage extensif et où les attaques au bétail sont fréquentes.
La COAG a ainsi proposé le maintien d’une zone à loup dans la Réserve de la Sierra de La Culebra avec un contrôle et une gestion adéquats du nombre d’individus, « mais en éliminant la possibilité que l’espèce s’étende au reste de la province » où l’élevage extensif et traditionnel est jugé incompatible avec la présence du loup par la COAG.
Sources :
- La Junta abate un lobo en Sayago para frenar los numerosos ataques al ganado (El Norte de Castilla, 9 août 2008)
- Especialistas del lobo piden a la Junta que obligue a los ganaderos a tener mastines (La Opinion de Zamora, 10 août 2008)
- COAG apoya las batidas controladas de lobos para evitar los daños en la ganadería (El Norte de Castilla,12 août 2008)