Sommaire :
- Actus Loup. La France : la voie sans issue. Par Sandrine Andrieux.
- Actus Ours. Des succès juridiques et une pression sur l’Etat qui s’accentue. Par Patrick Leyrissoux.
- Actus Lynx. Destructions illégales, collisions routières et un plan d’actions qui prend du retard. Par Olivier Guder.
- Quelques nouvelles de notre projet Erasmus. Par Fannie Malet.
- Bénévolat. Faire avancer la cause des grands prédateurs.
- Poème « un ours est passé ». Par Jean-Marc Cugnasse.
- Grande Bretagne : le lynx et le loup bientôt de retour ? Par Bernard de Wetter.
- Actus monde.
- Anticiper l’arrivée du loup pour améliorer la coexistence avec les activités d’élevage. Un exemple d’initiative en Limousin. Par le GMHL.
- Galerie. Par Grégoire Ripoll (Mercantour).
Editorial
par Pierre Rigaux, naturaliste
Le mouton de la farce
Peu de professions d’intérêt privé sont autant aidées que les éleveurs ovins, surtout ceux côtoyant des loups. À toutes les étapes de la production de viande, c’est avant tout l’éleveur qu’on aide. Les bouchers n’ont pas les mêmes soutiens – car le métier de découpeur de chair est professionnellement moins risqué que celui de producteur d’animaux sur pattes, activité guère viable économiquement sans aides.
Est-ce encore nécessaire de rappeler que les subventions ordinaires à l’élevage représentent l’essentiel du revenu des éleveurs « ovin-viande » ? Faut-il redire que les aides publiques liées à la présence des loups s’ajoutent à celles-ci pour payer clôtures, chiens de protection, salaire des bergers et indemnités de garde pour les éleveurs ? Doit-on encore détailler l’importance des moyens logistiques mis à disposition des éleveurs par la collectivité pour les aider à s’adapter à la présence des canidés sauvages ? Cabanes d’alpage, radiocommunication, aide technique des gardes dans les parcs nationaux… À cet extraordinaire soutien s’ajoutent les indemnisations en cas de prédation imputée aux loups.
L’ensemble de cet argent public dont beaucoup d’autres professions pourraient être jalouses ne rend pas riches les éleveurs. Il leur permet simplement d’exercer leur métier. La collectivité est, de fait, fort généreuse avec eux, alors que les côtelettes d’agneaux ne sont pas d’utilité publique. Elles n’apportent rien d’utile à notre bonne santé. Eu égard à tous ces avantages, entendre médiatiquement des éleveurs se dire abandonnés face aux loups a de quoi interpeller. La farce des éleveurs se disant livrés à eux-mêmes dure depuis vingt ans.
Autre avantage garanti à la profession, pas des moindres et encore trop méconnu d’une partie de nos concitoyens : le droit de tuer des loups. Il est frappant de constater à quel point cette possibilité dérogatoire massivement mise en œuvre à l’échelle nationale est ignorée, jusque par des journalistes et des représentants politiques s’insurgeant soudainement qu’on ne permette pas aux éleveurs de « se défendre ». L’abattage des loups est pourtant autorisé depuis longtemps et à peu près partout où vivent ces animaux en France – à l’exception de zones cœurs de parcs nationaux, curieusement vouées pour les plus fragiles d’entre elles en haute montagne à la production de viande ovine.
On peut parier qu’informer sur la générosité publique accordée aux éleveurs en zone de présence lupine inviterait à une plus grande et salutaire exigence quant à l’attitude de certains d’entre eux dans la mise en œuvre des mesures permettant une coexistence entre leur système de production et les loups
Et toujours, les rubriques actus monde, vie associative, la vie des réseaux, galerie…
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