Sommaire :
- Editorial. Par Fabrice Nicolino.
- Actus Loup. Les tirs de loups sont-ils efficaces ? Par Sandrine Andrieux.
- Actus Ours. Moins de prédations, plus de succès juridiques. Par Patrick Leyrissoux.
- L’expérience PastoraLoup, une quête de sens. Par Pierre Peyret.
- Cinéma – LYNX, un accueil enthousiaste. Par Olivier Guder.
- Livre. A l’entour du quillot.
- FERUS et les équipements télémétriques.
- Biélorussie. Lynx – Des comportements peu connus.
- Actus monde.
- Le loup en Alsace : de mémoire d’homme. Par Thomas Pfeiffer.
- Galerie. Colombie Britannique par Jérémy Mathieu.
Editorial
par Fabrice Nicolino, journaliste
Les braillards n’auront pas le dernier mot
Dieu du ciel et des loups, qu’a-t-on fait à ces gens ?
Vous savez sans doute l’essentiel : une vaste coalition, mêlant FNSEA et syndicats d’éleveurs liés, maires ruraux, ministre de l’Agriculture, refuse tout simplement la science.
Cela a commencé d’une drolatique manière en octobre 2021 avec un certain Christian Hubaud, maire de Pelleautier (Hautes-Alpes), mais aussi conseiller départemental de Gap. Coutumier de la haine anti-loups, il déclare alors : « Il y en a beaucoup trop : quand on nous en annonce
500–600, on peut mettre un zéro, voire peut-être deux derrière.».
On aurait pu se contenter d’en rire, mais le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, qui n’a rien à refuser à l’agriculture industrielle, fait rebondir ces estimations loufoques, en lançant le 21 octobre, au congrès des élus de montagne : « Il y a un juste équilibre à trouver, certes avec le maintien de la présence des prédateurs mais également avec, et surtout, un maintien de la présence de nos éleveurs. (…) Je pense que la bonne clé d’entrée est de revoir le sujet du comptage parce que de là tout découle. »
En clair, il donne raison au délire ambiant. Au lieu que de défendre le travail de ceux – OFB, ONF, agents des parcs, bénévoles naturalistes
ou…chasseurs – qui décomptent chaque année le nombre de loups en France, il préfère donc ceux qui crient le plus fort.
L’impeccable réseau Loup-Lynx de l’OFB en estime 624 pour 2021,
mais ça ne suffit pas, et ça ne suffira jamais. Jeter de l’huile sur le feu, jusqu’à plus ample informé, cela ne fait que durer plus longtemps l’incendie.
En 1995, je me suis rendu à Rome pour discuter avec le professeur Luigi Boitani. Ce célèbre spécialiste des loups m’avait montré des courriers adressés à notre ministère de l’Écologie d’alors, et je crois, aux parcs nationaux alpins. Il savait parfaitement, dès les années 80, que le
loup reviendrait en France naturellement et avait souhaité en prévenir nos autorités. Lesquelles laissèrent brailler sans fin des faussaires jurant qu’on avait réintroduit l’espèce.
Je pense à Boitani, car je vois que, n’ayant pas réussi leur coup avec la mauvaise blague de la réintroduction, ils récidivent dans un complotisme de pacotille. On leur mentirait. On cacherait la grande invasion.
C’est détestable, mais voyons plus loin. Pour le loup, pour son avenir, il n’est qu’une voie : isoler les enragés et parler aux autres. Parler, parler, parler. Avec des adversaires ? Surtout avec eux.
S’ils sont de bonne foi.
Et toujours, les rubriques actus monde, vie associative, la vie des réseaux, galerie…
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