La cohabitation loup / pastoralisme
Même si le loup peut exploiter un peuplement diversifié et abondant de grands mammifères sauvages, cela ne permet pas d’éliminer totalement la prédation sur le cheptel, notamment lorsqu’il est abondant ou non ou mal gardé. Chaque année en France, plusieurs milliers d’animaux domestiques, principalement des ovins, sont victimes de la prédation attribuée au loup : la responsabilité du loup ne peut pas toujours être prononcée de façon certaine (les troupeaux ovins sont également victimes de chiens divagants).
Les Pouvoirs Publics ont mis en place différents programmes de soutien pour accompagner le pastoralisme en zones à loups. Aujourd’hui, les animaux domestiques prédatés sont indemnisés et les différents moyens de protection financés par l’Etat et les fonds européens. Depuis le retour du loup, la protection des troupeaux est redevenue une priorité. Plusieurs techniques de protection directes des troupeaux ont fait leurs preuves : berger, aide-berger, chiens de protections (patous), parc de regroupement, effaroucheurs… Associés à certaines modifications du système d’élevage, c’est la combinaison de ces différents « outils » qui permet de réduire les risques et dommages sur les troupeaux. On constate une diminution du nombre d’attaque et du nombre de victimes par attaques, même si le « risque zéro » de prédation n’existe pas.
La présence humaine
Les contraintes économiques ont entraîné une augmentation de la taille des troupeaux et une réduction du gardiennage.
Pourtant, la présence d’un berger auprès du troupeau est essentielle pour assurer sa protection, notamment en cas d’attaque, pour éviter les secteurs et les situations de vulnérabilité et assurer le regroupement nocturne. Les animaux domestiques sont des proies « faciles » pour les loups mais la présence d’un berger est dissuasive.
Les chiens de protection
L’utilisation des chiens de protection est une méthode traditionnelle et efficace pour réduire les attaques et les dommages liés aux attaques des grands carnivores. La majorité des chiens utilisés en France sont des montagnes des Pyrénées, également appelés patous.
L’éducation du chien consiste à développer l’instinct de protection vis-à- vis d’un troupeau en le plaçant dès son plus jeune âge au sein des brebis. Le chien de protection fait partie intégrante du troupeau, il développe un attachement affectif fort et ne le quitte jamais.
En cas d’agression du troupeau, il s’interpose et aboie avec insistance sans chercher forcément l’affrontement. Sa corpulence et ses menaces suffisent généralement à détourner un chien, un loup, un lynx ou même un ours.
Le regroupement nocturne
Utilisé comme moyen de sécurisation, il est réalisé dans un parc de préférence à proximité des cabanes. Le troupeau forme une unité compacte moins vulnérable aux attaques et à la dispersion.
Ce parc, constitué de filets mobiles électrifiés suffisamment hauts, doit être de forme arrondie, afin d’éviter que les brebis s’étouffent dans un angle en cas de mouvement de panique. Le regroupement nocturne facilite le travail des chiens de protection.
Les pratiques pastorales évoluent pour s’adapter à la présence du loup. De nouveaux moyens de protection sont progressivement mis en place tels que les foxlights et les turbo fladry. L’état finance la mise en place de ces moyens de protection qui favorisent la cohabitation entre le loup et les activités pastorales.
==>> En France, la filière ovine souffre de vrais problèmes, et ce n’est pas le loup…
==>> Le pastoralisme si bénéfique à la biodiversité et aux paysages ?
==>> Taux de prédation par loup sur le bétail : un problème français ?
Voir aussi ==>> Le coût du loup
Voir aussi : pastoraLoup : Programme associatif de soutien au pastoralisme en zones à loups