Le lynx boréal (Lynx lynx) est présent dans toute l’Eurasie.
Les noyaux de populations d’Europe occidentale (Allemagne, Autriche, France, Italie, Slovénie, Suisse) sont issus de réintroductions, après la disparition de l’espèce dans ces pays entre le XVIIe et le XXe siècle.
Le lynx boréal fait partie intégrante de la faune autochtone française. Alors que l’ours et le loup occupent régulièrement le devant de la scène nationale, le lynx se fait oublier. Malgré un impact limité sur les activités humaines, des signes de mécontentement sont parfois observés au niveau local. Après une arrivée au début des années 1970, surtout contestée par les chasseurs, la cohabitation avec les éleveurs de l’Ain et du Jura sera difficile à la fin des années 1980.
Lynx boréal (captivité). Photo Eric Durr.
Biologie
Le lynx boréal est avant tout un animal forestier. En France, il est surtout présent dans les forêts de montagne. C’est un carnivore strict, c’est-à-dire qu’il ne mange que de la viande, essentiellement à partir des proies qu’il tue lui-même, n’étant que très rarement charognard. Son régime alimentaire est composé à 90 % de chevreuils et de chamois. C’est un animal solitaire, mâles et femelles ne se rencontrant qu’à l’époque du rut. Après 10 semaines de gestation, la femelle met bas généralement 2 ou 3 petits qu’elle élève seule. Le lynx n’attaque pas l’homme et aucun cas d’accident mortel n’a jamais été documenté.
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Conservation et présence en France
Le lynx est classé « en danger » en France. C’est une espèce protégée par les lois française et européenne. Après quelques décennies de disparition, le lynx fait son retour en France, d’abord par le Jura depuis la Suisse voisine, puis dans les Vosges dans les années 1980 où 21 lynx seront réintroduits. La population actuelle de lynx en France est composée de 3 noyaux : le Jura (une centaine d’individus), les Vosges (quelques individus, notamment venus du Palatinat allemand) et les Alpes (15-20 individus). Plusieurs menaces pèsent sur le lynx, les collisions routières, le braconnage et la fragmentation des habitats en premier lieu.
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Le lynx, l’élevage et la chasse
Le lynx n’ a pas de préférence alimentaire pour les moutons ou les chèvres. L’utilisation de mesures adéquates (chiens de protection, abris nocturnes, clôtures électriques) constitue la principale solution pour protéger les troupeaux. A la demande des syndicats agricoles, les pouvoirs publics ont établi un « protocole d’élimination de lynx spécialisés » dans les départements de l’Ain et du Jura.
Certaines sociétés de chasse accusent, à tort, le lynx de prélever trop de gibier. Comme toute espèce prédatrice, le lynx ne peut pas mettre en péril la survie des populations de ses proies, auquel cas il disparaîtrait lui-même. D’autre part, le lynx s’autorégule, il ne pullulera jamais.
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Plan d’Actions pour la Conservation du Lynx boréal (Lynx lynx) en France
WWF / SFEPM (2019)